Imaginez une scène toute simple : un matin, vous ouvrez les yeux avec cette petite fierté intérieure d’avoir « tenu » votre jeûne de 16 heures. Pas de petit-déjeuner, juste un grand verre d’eau tiède au réveil et ce sentiment d’avoir déjà pris soin de votre santé avant même d’avoir commencé la journée. Mais, quelque part au fond, une question persiste : est-ce que ce que vous faites est vraiment bon pour votre corps ? Ou, au contraire, est-ce que vous êtes en train de puiser dans des réserves que vous n’avez pas forcément en abondance ?

Cette interrogation, je l’entends souvent dans mon cabinet. Le jeûne, qu’il soit intermittent ou prolongé, est devenu une pratique en vogue. Les réseaux sociaux regorgent de témoignages enthousiastes et de photos « avant/après » impressionnantes. Mais derrière cet engouement, il y a aussi des personnes qui se sentent fatiguées, qui perdent du muscle, qui voient leur sommeil perturbé, et qui se demandent pourquoi les promesses de vitalité n’ont pas tenu.

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) nous offre une vision très différente, presque intime, du jeûne. Une vision qui ne se limite pas aux calories ou aux heures sans manger, mais qui considère l’énergie vitale, l’équilibre du Qi, la santé du Sang et la préservation du Rein. Et lorsque l’on croise cette perspective avec ce que nous dit la science moderne, l’image devient plus nuancée. C’est exactement ce que nous allons explorer ensemble : les situations où le jeûne est un allié, celles où il devient un ennemi, et comment l’aborder avec sagesse.

Le jeûne : un phénomène ancien remis au goût du jour

Le jeûne n’est pas une invention moderne. Depuis des millénaires, il accompagne l’être humain dans ses cycles de vie. Dans de nombreuses traditions spirituelles et religieuses, le jeûne est un acte de purification, autant physique que mental. Dans certaines sociétés, il était simplement le reflet de réalités saisonnières : en hiver, quand la nourriture était rare, on mangeait moins par nécessité, et non par choix stratégique.

Aujourd’hui, le jeûne est redevenu un outil, mais avec une intention différente. Il est présenté comme une méthode pour perdre du poids, améliorer la concentration, stimuler la longévité. On parle de jeûne intermittent (souvent 16 heures de jeûne, 8 heures d’alimentation), de jeûne prolongé (24, 48, 72 heures), de fasting mimicking diet, et même de jeûne sec.

Ce regain d’intérêt s’appuie sur des études montrant que le corps, privé temporairement d’apports caloriques, active des processus de nettoyage cellulaire (autophagie), réduit certains marqueurs inflammatoires et améliore la sensibilité à l’insuline. Mais, comme dans toute mode, l’enthousiasme peut masquer les nuances essentielles : tout le monde n’a pas le même corps, les mêmes réserves ni la même constitution énergétique.

Le jeûne vu par la médecine traditionnelle chinoise

En MTC, on ne parle pas en termes de calories ou de glycémie, mais d’équilibre entre le Yin et le Yang, de circulation harmonieuse du Qi et de la qualité du Sang. Le jeûne influence directement trois piliers : le Qi, le Sang et le Jing (Essence vitale).

Le Qi est l’énergie qui fait fonctionner notre corps. Chaque mouvement, chaque battement de cœur, chaque pensée mobilise du Qi. Une partie de ce Qi vient de notre alimentation quotidienne. Si l’on cesse d’apporter cette énergie externe, on doit puiser davantage dans les réserves internes. Chez une personne robuste, cela peut stimuler un nettoyage naturel, mais chez une personne déjà affaiblie, cela peut précipiter une grande fatigue.

Le Sang, en MTC, est nourri par la Rate et l’Estomac grâce à la transformation des aliments. Si ces organes ne reçoivent pas de nutriments, la production de Sang diminue, pouvant entraîner pâleur, vertiges, ou troubles du sommeil.

Le Jing, l’Essence vitale logée dans les Reins, est notre capital de vie. Le jeûne prolongé, surtout chez les personnes en déficit, peut pousser l’organisme à entamer ce capital, ce qui affaiblit la vitalité sur le long terme.

En résumé, le jeûne est une sorte de test pour le corps : s’il a des réserves et un équilibre solide, il peut en tirer bénéfice. S’il est déjà en déficit, il risque d’aggraver les déséquilibres.

En médecine traditionnelle chinoise, chaque organisme est unique, et cette unicité change tout dans la manière dont on réagit au jeûne. Le jeûne, lorsqu’il est adapté au profil énergétique, peut devenir un formidable outil pour alléger le corps, apaiser l’esprit et relancer un équilibre profond. Mais attention, il ne s’agit pas d’une méthode « taille unique » : c’est un peu comme choisir une plante médicinale, elle peut être miraculeuse pour l’un, et inutile – voire nocive – pour l’autre.

Voici les profils qui, selon la MTC, peuvent vraiment tirer profit du jeûne, en particulier du jeûne intermittent bien mené.

1. Les personnes avec un excès de chaleur interne
Imaginez un organisme qui brûle comme un feu de cheminée à plein régime. Ces personnes ont souvent le visage légèrement rouge, une sensation de chaleur dans le corps, parfois même des rougeurs cutanées, et elles transpirent facilement, même au repos. Elles peuvent avoir la bouche sèche, ressentir une soif intense, et leur digestion est rapide, parfois trop rapide. Dans ces cas-là, un jeûne léger agit comme une douce pluie d’été sur une terre desséchée : il permet de calmer cette chaleur excessive, de ralentir un métabolisme trop vif et de redonner une sensation d’apaisement intérieur. C’est un peu comme offrir une pause réparatrice au système digestif qui, jusque-là, carburait sans répit.

2. Les profils avec excès d’humidité et stagnation du Qi
Ce sont souvent des personnes qui se sentent « lourdes » dans leur corps, avec une énergie qui traîne comme une journée humide et sans vent. Leur langue est souvent gonflée avec un enduit épais, signe que l’humidité interne s’installe et que la Rate a du mal à transformer les liquides. Elles peuvent ressentir des gonflements, une rétention d’eau, parfois une digestion lente avec ballonnements. Chez elles, un jeûne intermittent bien conduit agit comme un grand courant d’air frais dans une pièce étouffante : il allège la Rate, aide à disperser l’humidité, redonne du tonus et favorise la libre circulation du Qi. Très souvent, ces personnes redécouvrent une sensation de légèreté qu’elles n’avaient pas ressentie depuis longtemps, comme si leur corps « respirait » enfin à nouveau.

3. Les personnes au métabolisme rapide avec tendance à l’excès alimentaire
Ici, il ne s’agit pas forcément de chaleur interne ou d’humidité, mais d’une habitude bien ancrée : manger trop, trop riche, trop souvent, et parfois dans le désordre. Ce sont souvent des personnes dynamiques, gourmandes, avec un appétit solide, qui aiment les repas copieux et qui n’écoutent pas toujours les signaux de satiété. Pour elles, instaurer des périodes sans manger peut avoir un effet régulateur puissant : le jeûne intermittent vient calmer l’appétit, rééquilibrer les signaux de faim et de satiété, et permettre au système digestif de se reposer. C’est un peu comme accorder un temps de silence à un orchestre après un morceau endiablé, pour que la musique reprenne ensuite avec plus d’harmonie.

Le point commun entre ces trois profils
Que l’on parle d’excès de chaleur, d’humidité ou simplement d’excès alimentaires, le jeûne intermittent agit ici comme un outil de rééquilibrage naturel. En réduisant la fréquence des repas, on donne à la Rate et à l’Estomac un vrai temps de repos, on permet aux énergies internes de se recentrer, et on ouvre la voie à une meilleure assimilation des nutriments lors des prises alimentaires.

Pour ces profils, un jeûne intermittent léger – par exemple, manger entre midi et 20 h et ne rien consommer en dehors de cette fenêtre – peut déjà produire des effets notables : meilleure digestion, sensation de légèreté, regain d’énergie, et souvent un sommeil plus réparateur. Mais il y a une règle d’or : les repas pris pendant la période d’alimentation doivent être nutritifs, complets, et adaptés à la constitution énergétique. Pas question de casser le jeûne avec des plats ultra-transformés ou des aliments trop froids en nature : l’objectif est d’aider le corps à se rééquilibrer, pas de l’épuiser.

Lorsqu’il est pratiqué intelligemment, dans un cadre respectueux de votre profil, le jeûne devient alors bien plus qu’un simple « régime » : il se transforme en un véritable rituel de santé, une pause consciente qui nourrit autant l’esprit que le corps. Et dans cette approche, la MTC rejoint une intuition que beaucoup de gens ressentent déjà : parfois, moins manger, c’est offrir davantage à son organisme.

Les profils pour qui le jeûne est à éviter

En médecine traditionnelle chinoise, le jeûne n’est pas une pratique neutre. Il agit comme un petit « stress » contrôlé sur le corps. Bien mené et bien ciblé, ce stress peut stimuler nos forces naturelles d’adaptation. Mais si le corps est déjà fragile, si ses « batteries internes » sont à plat, le jeûne devient un poids supplémentaire qui peut dérégler encore plus l’équilibre. Et c’est là que la prudence est essentielle.

Pour comprendre, imaginez que votre organisme est comme une maison chauffée par un poêle à bois. Si le feu est vif, vous pouvez vous permettre d’enlever quelques bûches : la chaleur restera agréable. Mais si le feu est déjà faible et que vous retirez encore du combustible, vous risquez de vous retrouver dans le froid… et d’avoir du mal à rallumer la flamme.

Voici les profils pour lesquels la MTC recommande d’éviter le jeûne ou de l’aborder avec une extrême précaution.

1. Le vide de Qi – L’énergie vitale en baisse
En MTC, le Qi est l’énergie qui fait tout fonctionner dans le corps : digérer, respirer, penser, bouger. Lorsque le Qi est affaibli, cela se traduit par une fatigue constante, un souffle court à l’effort, une tendance à se sentir vite épuisé, parfois même au réveil. C’est comme vivre avec une batterie de téléphone qui se décharge deux fois plus vite que la normale.
Si une personne dans cet état se prive d’alimentation sur de longues périodes, elle n’a plus assez d’énergie externe pour recharger ses réserves internes. Résultat : la fatigue s’aggrave, la concentration baisse, et l’envie de faire quoi que ce soit disparaît. Pour ces personnes, le jeûne est un peu comme demander à quelqu’un déjà épuisé de gravir une montagne : cela risque de briser les forces restantes.

2. Le vide de Sang – Nourriture du corps et de l’esprit
En MTC, le Sang ne se limite pas au liquide rouge qui circule dans nos veines. Il est aussi le support de la vitalité mentale et émotionnelle. Il nourrit le cerveau, apaise l’esprit, hydrate la peau et soutient toutes les fonctions corporelles.
Un vide de Sang se manifeste souvent par une pâleur du teint, des étourdissements, des règles peu abondantes ou absentes, des troubles de la mémoire, et parfois une peau sèche. Si l’alimentation est déjà insuffisante pour produire un Sang de bonne qualité, jeûner ne fera qu’amplifier cette carence. C’est comme priver une plante jaunissante de la petite eau qu’elle reçoit encore : elle s’assèche complètement.

3. Le vide de Yin – Le réservoir d’humidité et de fraîcheur du corps
Le Yin, en MTC, représente tout ce qui rafraîchit, hydrate et apaise dans le corps. Il contrebalance la chaleur, nourrit les liquides organiques et maintient les tissus souples.
Quand le Yin est insuffisant, on observe souvent des bouffées de chaleur, une sécheresse de la bouche et de la gorge, une transpiration nocturne, une tendance à l’insomnie ou à l’agitation mentale. Le jeûne, surtout s’il est prolongé, peut assécher encore plus ce réservoir déjà bas. Imaginez une rivière qui coule faiblement : réduire encore son apport d’eau, c’est risquer de la voir s’assécher complètement.

4. Les personnes frileuses ou sujettes aux troubles digestifs chroniques
Si vous avez souvent froid aux mains et aux pieds, si vous portez des couches supplémentaires de vêtements quand les autres sont en tee-shirt, ou si vous digérez difficilement (ballonnements, diarrhées fréquentes, douleurs abdominales), cela peut indiquer un vide de Yang ou un déséquilibre de la Rate et de l’Estomac. Dans ces cas, le jeûne prive encore plus l’organisme de la chaleur et de l’énergie nécessaires pour digérer et se réchauffer. Le corps a besoin de régularité, de repas chauds et nourrissants, pas de longues privations.

5. Les femmes enceintes, en post-partum, et les convalescents
La grossesse, l’accouchement et la convalescence après une maladie demandent énormément de ressources internes. C’est une période où le corps reconstruit ses réserves, nourrit un autre être (dans le cas de la grossesse ou de l’allaitement) et cicatrise. Dans ces moments-là, réduire drastiquement l’apport alimentaire peut ralentir la récupération, affaiblir l’immunité et perturber l’équilibre hormonal.
La priorité est alors de nourrir, renforcer et soutenir le corps plutôt que de le mettre à l’épreuve.

En résumé
Le jeûne est comme un outil puissant dans une boîte à outils de santé : il peut réparer, mais mal utilisé, il peut aussi fragiliser. Si l’on sent que l’on manque déjà d’énergie, que l’on est souvent fatigué, que l’on a un teint pâle, des troubles du sommeil ou un corps frileux, mieux vaut d’abord reconstruire ses forces. La MTC nous enseigne que la première étape, avant toute privation, c’est la reconstruction d’un terrain solide.

Et c’est là que l’accompagnement personnalisé prend toute son importance : un bilan énergétique permet de savoir si votre organisme est prêt à jeûner ou s’il a d’abord besoin d’être renforcé. C’est un peu comme demander l’avis d’un bon guide avant de partir en randonnée : il saura vous dire si le chemin est dans vos capacités… ou s’il vaut mieux commencer par une balade plus douce.

Analyse scientifique moderne du jeûne

De nombreuses recherches confirment certains bienfaits du jeûne intermittent : amélioration de la sensibilité à l’insuline, réduction de l’inflammation, stimulation de l’autophagie (processus naturel de nettoyage cellulaire). Le jeûne prolongé, quant à lui, montre des effets sur la régénération cellulaire et l’équilibre hormonal.

Cependant, la science met aussi en garde : le jeûne peut entraîner une perte musculaire, une baisse de performance, des troubles hormonaux, surtout chez les femmes, et des troubles de l’humeur. Les bénéfices varient selon la durée, la fréquence, et surtout l’état initial de la personne.

Comparaison MTC et science

La meilleure façon d’aborder le jeûne, c’est d’accepter que la médecine traditionnelle chinoise et la science moderne ne se contredisent pas : elles regardent le même phénomène avec deux paires de lunettes différentes, l’une décrivant les équilibres internes avec le langage du Qi, du Sang, du Yin et du Yang, l’autre mesurant ce qui change dans les cellules, les hormones et le métabolisme, et lorsque vous mettez ces deux regards côte à côte, vous gagnez une carte bien plus précise pour décider si le jeûne est fait pour vous, comment le pratiquer, et quand l’arrêter pour rester en pleine forme.

Commençons par ce que la MTC cherche à sentir avant tout : la qualité de votre énergie vitale (Qi), la richesse de votre « carburant » corporel (Sang), l’état de vos réserves profondes et de votre capacité d’hydratation et de récupération (Yin), ainsi que votre feu interne, votre capacité à produire de la chaleur et à transformer les aliments (Yang) ; si l’examen montre un excès — trop de chaleur, trop d’humidité, trop de stagnation — la MTC peut envisager un jeûne intermittent doux comme un moyen d’alléger et de remettre du mouvement, tandis qu’en cas de déficit — fatigue chronique, teint pâle, sommeil fragile, frilosité — elle préfère d’abord reconstruire, réchauffer, humidifier ou nourrir, car priver de nourriture un système déjà appauvri revient à enlever des bûches à un feu qui peine à prendre.

Côté science, l’évaluation de départ se fait avec d’autres instruments : glycémie à jeun, tour de taille, marqueurs hépatiques, profil lipidique, pression artérielle, variabilité de la fréquence cardiaque, parfois hormones thyroïdiennes ou cortisol selon les antécédents ; ces chiffres servent de balises, ils disent si vous avez de la marge pour jeûner sans vous fragiliser, et ils permettent de suivre objectivement ce qui s’améliore (sensibilité à l’insuline, inflammation) ou ce qui déraille (baisse de la T3, troubles du cycle chez certaines femmes, perte musculaire).

Pendant le jeûne, la MTC écoute le corps différemment : la langue devient-elle trop sèche, le sommeil plus léger, les mains plus froides, l’esprit agité, la digestion capricieuse, signes que le Yin s’assèche ou que le Yang s’éteint un peu trop ; à l’inverse, la sensation de légèreté après les repas, un esprit plus clair, une respiration plus ample, une peau moins congestionnée trahissent souvent une circulation du Qi débloquée et une humidité interne en recul.

La science, elle, regarde ce que les cellules sont en train de faire : baisse de l’insuline et de la glycémie, hausse des corps cétoniques qui signent une meilleure flexibilité métabolique, marqueurs de l’inflammation qui s’assouplissent, mais aussi réponses de stress à surveiller selon les profils, car un jeûne trop long peut faire grimper le cortisol, rogner la masse maigre si l’apport protéique et la reprise alimentaire sont mal gérés, ou dérégler le cycle menstruel chez certaines personnes sensibles.

Ce qui est enthousiasmant, c’est que les deux approches se rejoignent très concrètement sur les profils qui gagnent à essayer et ceux qui doivent s’abstenir : quand la MTC parle d’excès d’humidité avec lourdeur et langue à enduit épais, la science retrouve souvent un syndrome métabolique discret, une stéatose débutante, un sommeil de mauvaise qualité ; quand la MTC décrit un excès de chaleur avec appétit fort, transpiration facile et agitation, la science observe fréquemment une hyperstimulation sympathique, un grignotage inflammatoire et un sommeil trop court, tableau dans lequel un jeûne intermittent raisonnable peut faire des merveilles ; inversement, quand la MTC décrit un vide de Qi, de Sang ou de Yin — fatigue, pâleur, sécheresse, insomnie — la science voit parfois un apport énergétique insuffisant, des réserves faibles, un axe thyroïde plus fragile, un système nerveux sous tension, et l’un comme l’autre conviennent qu’il vaut mieux d’abord reconstruire avant d’envisager la privation.

Comment marier ces deux mondes dans votre quotidien sans vous perdre dans la théorie ? Commencez par une double lecture simple : côté MTC, notez vos sensations pendant une semaine sans rien changer — énergie au réveil, chaleur ou frilosité, soif, qualité du sommeil, présence de ballonnements ou de lourdeur après les repas, humeur générale — et côté science, si vous le pouvez, prenez quelques repères de base comme votre tour de taille, votre poids, éventuellement une glycémie à jeun, et observez votre fréquence cardiaque au repos ; à partir de là, si vous êtes plutôt dans un profil d’excès (chaleur, humidité, appétit désordonné), testez une fenêtre de jeûne modérée (12 à 14 heures au départ) pendant deux à trois semaines, puis réévaluez avec les deux boussoles : sensations MTC (plus léger, plus clair, mieux réchauffé sans excès de fatigue) et marqueurs simples (meilleur sommeil, tour de taille qui diminue, glycémie plus stable si vous la suivez).

Si tout va bien, vous pouvez prolonger doucement vers 14 à 16 heures, mais si vous voyez apparaître des signes de sécheresse, d’insomnie, de froideur ou de fatigue qui s’installe, vous réduisez la fenêtre et vous travaillez d’abord la reconstruction (repas chauds et digestes, protéines suffisantes, bouillons, rythmes réguliers), quitte à remettre le jeûne à plus tard.

La reprise alimentaire est l’endroit où MTC et science se donnent la main de la façon la plus concrète : pour la MTC, on rallume la Rate et l’Estomac en douceur avec du chaud, du cuit, du simple, puis on nourrit le Sang et le Yin avec des protéines de qualité, des légumes faciles à digérer, des bonnes graisses non irritantes ; pour la science, cela revient à protéger votre masse musculaire, stabiliser votre glycémie et éviter les pics d’insuline, exactement ce qui conditionne des résultats durables. Si vous êtes sportif, la même logique s’applique : la MTC conseillera d’éviter les jeûnes longs les jours d’efforts intenses pour ne pas éteindre le Yang, la science recommandera de caler suffisamment de protéines et de calories autour des séances pour préserver la performance et la récupération, et ces deux consignes disent la même chose avec des mots différents.

Et pour les femmes, sujet sensible où les forums s’enflamment vite, la double lecture est précieuse : la MTC rappelle que le Sang et le Yin doivent être protégés, surtout quand le cycle est déjà fragile, tandis que la science observe que des jeûnes trop prolongés peuvent perturber certaines hormones et le cycle chez des profils sensibles ; la solution pragmatique consiste à préférer des fenêtres courtes et flexibles, à éviter les restrictions marquées en période de forte fatigue ou de stress, et à ajuster selon le cycle et les sensations, parce que la personnalisation n’est pas un slogan, c’est la clé.

Au fond, personnaliser le jeûne avec la MTC et la science, c’est adopter une méthode en quatre temps très simple à appliquer : clarifier votre terrain (ressenti MTC + quelques repères objectifs), choisir une fenêtre raisonnable adaptée à votre profil (plutôt courte si vous êtes fragile, un peu plus longue si vous êtes en excès), mesurer ce qui compte vraiment pour vous (énergie stable, sommeil, digestion, tour de taille, forme à l’effort), ajuster rapidement au moindre signal d’alerte (sécheresse, froid, irritabilité, baisse de performance), et vous verrez qu’en procédant ainsi, le jeûne cesse d’être une mode un peu intimidante pour devenir un outil souple et intelligent, capable de vous aider sans jamais vous épuiser.

Ce dialogue entre traditions et laboratoires ne vise pas à choisir un camp, il vous donne deux langages pour écouter le même corps, et plus vous apprenez à traduire l’un dans l’autre, plus votre pratique devient sûre, efficace et durable, avec à la clé ce sentiment très motivant d’être à la fois à l’écoute de vous-même et guidé par des repères concrets, exactement ce qu’il faut pour avancer avec confiance.

Conseils pratiques selon la MTC

  • Commencer par un jeûne léger et observer les effets.

  • Éviter le jeûne prolongé si l’on est déjà affaibli.

  • Soutenir la Rate et l’Estomac avec des bouillons ou des tisanes chaudes.

  • Reprendre l’alimentation progressivement, avec des aliments cuits et digestes.

Ce qu’il faut retenir

Le jeûne est un peu comme un outil de précision : entre de bonnes mains, il peut transformer profondément votre vitalité, clarifier votre esprit et aider votre corps à se régénérer. Mais utilisé sans discernement, il peut devenir un poids, puiser dans vos réserves et vous laisser plus fatigué qu’avant. C’est pour cela qu’en médecine traditionnelle chinoise, on ne parle jamais de jeûne « bon » ou « mauvais » de manière générale : on parle d’un jeûne adapté ou inadapté à votre constitution et à votre état du moment.

Avant de vous lancer, il est essentiel de comprendre comment votre corps fonctionne réellement. Êtes-vous plein d’énergie, avec un feu digestif solide et une bonne résistance ? Ou au contraire, sentez-vous que vos batteries sont déjà faibles, que vous vous fatiguez vite, que votre sommeil est léger ou que vous avez souvent froid ? La réponse à ces questions change tout. Car le jeûne n’est pas un test de volonté, c’est une expérience qui agit profondément sur vos ressources internes, et votre réussite ne dépend pas seulement de votre motivation… mais surtout de votre point de départ.

En MTC, on apprend à lire les signaux subtils du corps : l’état de la langue, la couleur du teint, la qualité du sommeil, l’appétit, la digestion, les émotions. Ce sont autant d’indices qui permettent de savoir si le jeûne sera pour vous une source de renouveau ou un facteur d’épuisement. La science, elle, apporte des mesures objectives : glycémie, inflammation, masse musculaire, hormones… Et quand on met ces deux approches ensemble, on obtient une boussole incroyablement fiable.

Retenez ceci : un jeûne réussi n’est pas forcément un jeûne long ou strict, mais un jeûne qui respecte votre rythme, votre constitution et vos besoins. Pour certains, ce sera 12 à 14 heures de pause alimentaire avec une alimentation chaude et nutritive. Pour d’autres, un programme progressif de quelques jours encadré par un professionnel. Et pour d’autres encore, la meilleure option sera… de ne pas jeûner du tout, du moins pour l’instant.

C’est là que l’accompagnement prend toute sa valeur. Un thérapeute formé en médecine traditionnelle chinoise ne se contente pas de vous dire « faites un jeûne » ou « évitez le jeûne ». Il évalue votre terrain énergétique, vous aide à préparer votre corps, à éviter les erreurs les plus courantes et à tirer un maximum de bénéfices de la période de repos digestif. Cette guidance vous permet non seulement de protéger votre santé, mais aussi de transformer le jeûne en un véritable rituel de bien-être, parfaitement intégré à votre mode de vie.

Si vous retenez une seule idée, que ce soit celle-ci : le jeûne est un outil, pas une obligation. Entre de bonnes mains et avec une stratégie adaptée à vous, il peut devenir un allié puissant. Mais il ne remplacera jamais la connaissance intime de votre corps et le respect de ses besoins profonds. Prenez le temps d’écouter vos signaux, de comprendre vos forces et vos fragilités… et vous verrez que votre chemin vers plus d’énergie, de clarté et d’équilibre sera beaucoup plus sûr, agréable et durable.

Votre chemin vers un jeûne qui vous ressemble

Vous avez désormais une vision claire : le jeûne n’est ni une mode à suivre aveuglément, ni une pratique à bannir systématiquement. C’est un outil puissant… mais qui ne révèle tout son potentiel que lorsqu’il est taillé sur mesure pour vous. Respecter votre nature profonde, vos forces, vos fragilités et votre rythme n’est pas une option : c’est la clé pour transformer cette pratique en véritable source de vitalité.

Peut-être avez-vous déjà essayé de jeûner et ressenti un regain d’énergie, une clarté d’esprit inédite. Ou peut-être, au contraire, avez-vous terminé l’expérience épuisé, irritable ou découragé. Ces expériences ne sont pas le fruit du hasard : elles sont le reflet de l’adéquation — ou non — entre votre constitution et le type de jeûne choisi.

Le plus beau dans tout cela, c’est que vous n’êtes pas obligé d’avancer à tâtons. En comprenant la lecture que la médecine traditionnelle chinoise fait de votre corps, vous pouvez décider avec précision de la durée, de la fréquence et même du moment idéal pour jeûner… ou pour remettre cette pratique à plus tard. Vous ne laissez plus le hasard décider de votre énergie : vous prenez les commandes.

Si vous souhaitez savoir exactement comment le jeûne peut s’intégrer intelligemment dans votre vie, je vous invite à passer à l’étape suivante : offrez-vous un accompagnement personnalisé. Ensemble, nous déterminerons si votre terrain est prêt, et nous construirons une approche progressive et sécurisante, alignée sur vos besoins réels. Ainsi, chaque période de jeûne deviendra une pause bienfaisante, et non une épreuve.

Votre corps est unique. Votre énergie aussi. Le jeûne qui vous fera du bien n’existe que lorsqu’il est conçu pour vous. Et si c’était maintenant, le moment de trouver le vôtre ?

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FAQ – Jeûne et médecine traditionnelle chinoise

1. Le jeûne intermittent est-il adapté à tout le monde selon la médecine traditionnelle chinoise ?
Non, absolument pas. En MTC, le jeûne doit toujours être adapté à votre constitution et à votre état du moment. Une personne pleine d’énergie, avec une bonne digestion et peu de signes de faiblesse, pourra généralement en tirer profit. En revanche, si vous êtes souvent fatigué, frileux ou avez le sommeil léger, il peut être préférable de renforcer votre terrain avant de vous lancer. Dans mes cabinets de Genève (Malagnou et Carouge), j’évalue votre profil énergétique pour déterminer si le jeûne est bénéfique pour vous et sous quelle forme.

2. Quels sont les risques d’un jeûne prolongé selon la médecine traditionnelle chinoise ?
En MTC, un jeûne prolongé peut épuiser le Qi (l’énergie vitale), affaiblir le Sang et entamer le Jing (l’Essence vitale stockée dans les Reins). Cela peut entraîner fatigue chronique, baisse d’immunité, troubles hormonaux et perte de masse musculaire. C’est pourquoi un suivi personnalisé à Genève est fortement conseillé, surtout si vous envisagez un jeûne de plusieurs jours.

3. Le jeûne peut-il aider à perdre du poids durablement ?
Oui, pour certaines constitutions, le jeûne intermittent bien mené peut aider à réguler l’appétit, améliorer la digestion et réduire l’excès d’humidité interne (qui, en MTC, favorise la prise de poids). Mais la clé, c’est l’équilibre : un jeûne efficace s’accompagne toujours d’une alimentation adaptée, riche en nutriments, et d’un mode de vie équilibré. Dans mes consultations à Carouge et Malagnou, j’accompagne souvent mes patients avec un plan alimentaire en accord avec leur profil énergétique pour obtenir des résultats durables.

4. Peut-on jeûner si l’on a souvent froid aux mains et aux pieds ?
Ce symptôme traduit souvent un vide de Yang ou une faiblesse de la circulation du Qi. Dans ce cas, le jeûne risque d’aggraver la sensation de froid et d’affaiblir encore plus l’énergie vitale. Il vaut mieux renforcer la chaleur interne et stabiliser la digestion avant de penser à un jeûne. Un bilan énergétique dans mon cabinet de Genève permet de savoir si votre corps est prêt.

5. Le jeûne est-il recommandé pour les sportifs ?
Tout dépend du type de sport, de la fréquence et de votre constitution. En MTC, on évite les jeûnes prolongés les jours d’entraînement intense, car ils peuvent affaiblir le Qi et ralentir la récupération. Cependant, un jeûne intermittent léger peut parfois améliorer la récupération musculaire et la clarté mentale, à condition d’être bien programmé. Lors de mes consultations à Malagnou ou Carouge, j’adapte les conseils à vos habitudes sportives et à votre objectif.

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