Vous souffrez de flatulences excessives ? Ne soyez plus gêné(e) ! Même si le sujet est souvent tabou, il concerne de nombreuses personnes. Voici les meilleurs conseils pour en finir avec ces désagréments et, par la même occasion, stopper les ballonnements !
D’où viennent les flatulences ?
Les flatulences sont des gaz provenant de deux sources :
– exogène : l’air avalé (oxygène, azote et dioxyde de carbone)
– endogène : les gaz produits par des bactéries et des levures vivant dans le système gastro-intestinal lorsqu’elles dégradent des résidus alimentaires (méthane, sulfure d’hydrogène).
L’émission des gaz par l’anus (ou « flatuosité ») est naturelle chez l’être humain. Une personne en bonne santé aurait 12 à 25 flatulences par jour. Elles peuvent être odorantes puisque les bactéries intestinales produisent plusieurs substances contenant du soufre.
Transit régulier : c’est la base !
La lenteur du transit intestinal augmente la fermentation des aliments dans l’intestin et favorise la pullulation microbienne dans le côlon ce qui est source de gaz. Voilà pourquoi les personnes constipées sont souvent plus sujettes aux flatulences que les autres.
En pratique : « On peut manger des fibres si on est constipé, notamment des fibres solubles que l’on trouve dans le son des céréales comme le son d’avoine » par exemple. La dose quotidienne de fibres nécessaires au transit intestinal est de 15 à 20 g.
A noter : On parle de constipation quand le nombre de défécations est inférieur ou égal à trois par semaine.
Le thym, efficace !
Le thym est une plante souvent présente dans la cuisine. Et c’est tant mieux pour les personnes qui souffrent de flatulences et de ballonnements puisqu’il est reconnu pour ses propriétés digestives et antispasmodiques.
En pratique : Verser 150 ml d’eau bouillante sur 1 petite cuillère à café rase de thym. Couvrir et laisser infuser 10 à 15 minutes. Filtrer et boire 1 tasse à la fin des deux principaux repas. Christine Cieur-Tranquard, pharmacienne, conseille aussi d’ajouter 10 gouttes d’huile essentielle de thym dans 500 ml d’huile d’olive et d’assaisonner ces plats avec cette préparation afin d’améliorer la digestion.
Mise en garde : L’usage médicinal du thym ne doit pas dépasser 3 semaines, même en infusion. L’huile essentielle est déconseillée pendant la grossesse ou l’allaitement et chez les enfants de moins de 3 ans, sans avis médical.
Mieux vaut éviter les meringues !
La meringue vous adorez ça ? Problème, « c’est un aliment apportant des gaz » rappelle le Pr Louis Buscail, gastro-entérologue. Du coup, il augmente les flatulences !
En pratique : Meringues, soufflés, pain de mie, croissants… Tous les aliments « aérés » doivent être évités au maximum !
De la cannelle contre les flatulences
Pas besoin de chercher bien loin pour soulager vos flatulences. Vous avez peut-être le remède miracle, la cannelle, dans votre placard ! « La cannelle protège et modifie positivement la flore intestinale. Elle est traditionnellement employée dans le traitement des troubles digestifs notamment parce qu’elle combat ballonnements et flatulences.
En pratique : Verser 150ml d’eau bouillante sur 1 cuillère à café rase d’écorce de cannelle de Ceylan finement coupée (ou la quantité équivalente de poudre). Couvrir et laisser infuser 15 minutes. Filtrer et boire 3 tasses par jour, après les repas, par cures de 7 à 10 jours.
Mise en garde : Respectez bien les posologies indiquées. En grandes quantités, la tisane de cannelle peut entraîner de la tachycardie, une augmentation de la fréquence respiratoire, du péristaltisme intestinale et de la transpiration.
Gare aux laitages 0% !
Certains laitages doivent être évités quand on souffre de flatulences excessives, surtout si on est intolérant au lactose.
Quand il n’y a pas d’intolérance au lactose : Attention au lait en boisson (surtout écrémé). « La vidange gastrique est plus rapide donc le risque de malabsorption et de gaz est plus important » indique le Cregg*. Méfiance aussi avec les laitages réduits en graisse (type 0%) qui sont rendus plus onctueux par l’ajout d’inuline, une fibre issue de l’artichaut capable de provoquer des ballonnements donc des flatulences. Mis à part cela, les fromages et les yaourts sont plutôt bien tolérés quand on souffre de flatulences. Les yaourts peuvent même être bénéfiques puisqu’ils contiennent des probiotiques, bactéries qui rééquilibrent la flore intestinale.
Quand il y a une intolérance au lactose : L’organisme manque d’enzyme LPH (lactase-phlorizin hydrolase) pour bien digérer le lactose (principal sucre du lait). Du coup, le lactose passe inchangé dans le gros intestin où se trouvent les bactéries, ce qui entraîne une production excessive de gaz. Pour les personnes intolérantes au lactose, il est conseillé de diminuer et/ou de répartir différemment la consommation de laitages dans la journée. Généralement, tous les laitages à base de lait entier, les fromages blancs gras, ceux fermentés, les « trop faits », et à moisissures (roquefort…) sont à éviter au profit des produits laitiers écrémés (yaourt, fromage blanc) et des fromages à pâte cuite (gruyère, tomme…).
*Cregg : Club de réflexion des cabinets et groupes d’hépato-gastroentérologie
Boire une tisane de camomille
La camomille romaine est plante magique pour la digestion. « Tonique digestive, carminative, elle dissipe les bâillements et les flatulences des digestions difficiles.
En pratique : Verser 1 cuillère à café bombée de fleurs par tasse d’eau bouillante. Couvrir et laisser infuser 10 à 15 minutes. Boire 2 à 3 tasses par jour de préférence avant ou entre les repas.
Pas trop de fruits secs !
Parce qu’ils sont riches en fibres, les fruits secs et oléagineux doivent être consommés très ponctuellement quand on est sujet aux flatulences.
En pratique : Manger en petites quantités les figues sèches, pruneaux, dattes, abricots secs mais aussi les noix, amandes et noisettes. Si cela ne suffit pas à réduire les ballonnements et flatulences, essayez pendant une période de les retirer de l’alimentation.
A noter : Un excès de fruits (plus de 3 fois par jour) peut augmenter les gaz.
Limiter les pâtes, riz et pommes de terre !
Certains céréales et féculent augmentent la production de gaz.
En pratique : Attention aux céréales complètes : riz complet, pâtes complètes, pain complet ou au son, pain de mie… De façon plus générale, il faut limiter sa consommation de pâtes, de riz, de pommes de terre, de semoule, de pain, de biscottes et de pain grillé.
Faire une cure de magnésium
Pour réduire les flatulences, il est important de chasser le stress qui vous empoisonne la vie ! « Le stress abaisse le seul de sensibilité abdominale. L’intestin devient alors plus réceptif aux différents influx souvent douloureux engendrés par la digestion.
En pratique : Opter pour des méthodes de relaxation, de détente active, de la méditation ou encore faire une cure de magnésium. Le stress empêche l’absorption alimentaire du magnésium au niveau de la muqueuse intestinale. En compensant cette carence, on se sent mieux et nos intestins aussi. On peut prendre le magnésium sous forme d’oligoélément (2 à 4 comprimés par jour pendant les repas) ou via l’alimentation (surtout : chocolat noir, noix, noisettes, amandes, légumes à feuilles vert foncé) (eau Hépar).
Rappel : Les apports nutritionnels conseillés en magnésium sont de 400mg chez l’homme et l’adolescent, et 320 mg chez la femme.
Légumes : stop aux artichauts !
« La production de gaz est surtout provoquée par les hydrates de carbone* non absorbés et les aliments servant de substrat à une fermentation bactérienne importante. Dans ces aliments figurent certains légumes.
En pratique : Réduire au maximum la consommation de légumes secs (haricots blancs, pois chiches, lentilles) et de légumes donnant des gaz comme les choux, les navets, les salsifis, les oignons, les échalotes, les artichauts, le soja, les asperges, les champignons, les petits pois et les flageolets.
A noter : En changeant plusieurs fois l’eau de cuisson des légumes, il est possible de mieux les tolérer. On peut aussi les laisser tremper dans l’eau plusieurs heures avant de les faire cuire.
*Les hydrates de carbones sont appelés plus couramment « glucides » ou « sucres ».
Repas : bien mâcher et ne pas aspirer trop d’air
Pour réduire ballonnements et flatulences, il est important de bien mâcher vos aliments et de veiller à ne pas aspirer trop d’air. Pourquoi ? Un, parce que le fait de mâcher permet de transformer la nourriture en particules alimentaires prises dans la salive. Du coup, l’estomac travaille moins, la digestion est simplifiée et le risque de ballonnement diminué. Deux, parce que l’excès d’air ingéré augmente d’autant les flatulences.
En pratique :
– prendre au moins 20 minutes pour manger et bien mastiquer.
– ne pas manger trop vite
– ne pas faire passer les aliments en buvant des liquides
– ne pas boire à la bouteille
– ne pas boire à petites gorgées des boissons chaudes
– ne pas boire avec une paille
Boissons : pas trop d’eaux gazeuses ni de jus de fruits
Pour réduire les flatulences excessives, il faut être vigilant sur ce que l’on boit. En effet, parce qu’elles contiennent des gazs qui s’ajoutent à ceux présents naturellement dans notre corps ou parce qu’elles sont à base d’aliments associés à une fermentation bactérienne importante, certaines boissons augmentent les ballonnements et les gaz intestinaux.
En pratique : Eviter le jus de prune, de pomme ou de pruneaux, le cidre, les eaux gazeuses, les sodas, le vin pétillant ou encore la bière.
Chewing-gum : à risque !
Plus on mâche le chewing-gum, plus on ingère en excès de l’air dans le tube digestif, plus on distend l’intestin et l’estomac, et plus le ventre gonfle. Les chewing-gums contiennent de plus une grande quantité de sorbitol, « un sucre dont la malabsorption pourrait entraîner un excès de gaz avec sensation de ballonnement » explique le Pr Philippe Ducrotté, gastro-entérologue.
Groupes d’aliments |
Aliments susceptibles de provoquer la production de gaz (tolérance individuelle) |
Légumes | Légumes secs (haricots blancs, pois chiches, lentilles…) Légumes donnant des gaz : choux (toutes variétés), navets, salsifis, oignons, échalotes, artichauts, soja, asperges, champignons, petits pois, flageolets Possibilité d’améliorer la tolérance en changeant plusieurs fois l’eau de cuisson des légumes |
Céréales et Féculents | Céréales complètes (riz complet, pâtes complètes, pain complet ou au son, pain de mie…) Excès de pâtes, riz, pommes de terre, semoule, pain, biscottes, pain grillé et autres céréales et féculents |
Fruits | Fruits secs (figues sèches, pruneaux, dattes, abricots secs) Fruits oléagineux (noix, amandes, noisettes…) Excès de fruits (base : 2 à 3 fruits par jour) |
Lait, Laitages | Lait en boisson (surtout écrémé) La vidange gastrique est plus rapide, donc le risque de malabsorption (et celui de gaz qui est lié) est plus important Les laitages à apports réduits en graisses (type 0 %) sont rendus plus onctueux grâce à l’incorporation d’inuline, une fibre issue de l’artichaut, capable d’induire des ballonnements Excès de laitages (crèmes dessert, fromage blanc…) en fonction de la tolérance À noter : fromages et yaourts bien tolérés |
Sucre et produits sucrés | Confiserie « sans sucre » (type : bonbons aux polyols) |
Boissons | Jus de fruits (en particulier jus de pommes, jus de pruneaux) Cidre, boissons à la chicorée |
Sources
– La pharmacie familiale au naturel, Christine Cieur-Tranquard, Edisud, 2009.
– Plus mal au ventre, Dr Max Tétau et Dr Daniel Scimeca, Edition Alpen, 2009.
– Dyspepsie, colopathie fonctionnelle, ballonnements et gaz digestifs en excès, Cregg, mars 2009.
– La Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE) & medisite.fr/
lu comme un commentaire bien fait et utile merçi